Cet article est une réflexion personnelle basée sur ce que j'ai pu lire ou apprendre en comparaison avec ce que j'ai pu observer, chez les animaux de compagnie bien entendu.
Je ne prétends pas détenir la vérité dans cet article, mais j'essaie simplement d'apporter des réponses à une problématique. Je suis ouvert à toutes propositions pour améliorer l'article, apporter des corrections, et même prêt à poster une antithèse si vous me l'envoyez.
On le sait, les animaux ont un certains mode de vie, et il est crucial de le respecter, d'un point de vu biologique, légal et surtout éthique. Pourtant, il est de plus en plus courant d'observer des animaux avec des comportements ou des modes de vie atypiques, et qui vivent très bien comme cela. Ainsi la question que je me pose est la suivante: la vie en captivité n'a t'elle pas favoriser certains individus de telle sorte que ceux ci soient très adaptés à la vie en captivité désormais. Pour cela je vais me vais me baser sur deux exemples concrets: l'alimentation des animaux, et la cohabitation des hamsters.
Avant cela une petite définition (péchées dans ma mémoire, mes cours, le dico et sur le net):
-L'adaptation c'est la capacité d'un individu à modifier son comportement, sa physiologie, son métabolisme, pour faire face à un changement de situation et survivre à celui-ci. Les mammifères que l'on trouve dans pratiquement tous les biotopes, forment un groupe d'animaux dont la faculté d'adaptation très importante (notamment grâce à la thermorégulation). Parmi les mammifères, les champions de l'adaptation sont incontestablement les rongeurs, qui grâce à l'adaptation, ont pu coloniser de nombreux milieux (mais qui "à cause" de la spécialisation sont parfois devenus moins aptes à l'adaptation).
-La sélection naturelle est le processus par lequel la reproduction des organismes les mieux adaptés est favorisée, leur permettant de transmettre un plus grand nombre de leurs gènes à la génération suivante. C'est l'un des mécanismes qui guident (la dite) évolution des espèces. Ce mécanisme est particulièrement important du fait qu'il explique l'adaptation des espèces aux milieux.
-La sélection naturelle s'oppose à la sélection artificielle appliquée par les hommes sur des espèces sauvages tels le loup, l'aurochs, le sanglier, pour aboutir respectivement au chien (quelques soient les races), le boeuf (quelques soient les races) et le porc (qui diffèrent des sangliers aujourd'hui par leur nombre de chromosomes et sont donc une autre espèce). Ces animaux qui n'existent pas dans la nature, proviennent de la sélection par l"homme de caractères qui se sont exprimés à l'issus de mutations et croisements.
-L'évolution désigne la transformation des espèces vivantes au cours des générations. Cette transformation peut aboutir à la formation de nouvelles espèces, et donc à une diversification des formes de vie (Wikipédia). ATTENTION, évolution n'est pas synonyme de progrès mais de changement !!
Dans la nature, les hamsters "russes", roborovski ou les hamster dorés vivent de manière solitaire sauf en période de reproduction. Ce sont des animaux très territoriaux qui sont peu tolérants face aux intrus. Ils vivent dans des terriers et ne sortent que la nuit. Chaque hamster possède un territoire relativement important.
Pour toutes ces raisons, les livres et sites web spécialisés et les (bons) vendeurs animaliers précisent aux possesseurs de hamsters que ces animaux doivent vivre seuls, qu'ils ne tolèrent que peu les manipulations et qu'ils doivent disposer d'une cachette afin de s'y reposer la journée. Pourtant il existe de nombreux hamsters qui vivent en groupe sans qu'il n'y ait trop de grabuge, sans véritable abri, et qui tolèrent très bien la manipulation. Ces hamsters vivent parfois même plus vieux que ceux qui vivent au plus proche de leur milieu naturel. Plus exceptionnel encore, certains arrivent à faire cohabiter des espèces de hamster différentes entre elles (De ma propre expérience, j'ai vu un hamster russe vivre avec deux hamsters dorés qui faisaient 2 fois et demi son volume !). Face à ce phénomène, les livres, les vendeurs, perdent toute leur crédibilité.
Une possibilité d'expliquer ce phénomène est l'adaptation à la captivité par sélection naturelle. Les hamsters sauvages qui sont territoriaux ont sans doute plus de chances de survie dans la nature compte tenu des paramètres de leur habitat, alors que les quelques hamsters sociables se font vite chasser. En revanche en captivité, et notamment en élevage, les hamsters agressifs ne trouvent souvent pas preneur, ou sont isolés, ils ne se reproduisent pas. En revanche les individus qui cohabitent sont laissés ensemble, se reproduisent vite et beaucoup. Ce mode de reproduction (portées nombreuses, maturité très vite atteinte, et plus de prédation en captivité) permet d'accélérer le processus d'adaptation. De même, les individus les plus résistants au stress de la manipulation et de la vie en plein jour font généralement meilleure impression auprès des clients, ils survivent et se reproduisent, offrant alors à leur descendance leur sociabilité. Ainsi on retrouve de plus en plus de hamsters qui font mentir les connaisseurs.
Mon autre exemple concerne l'alimentation des animaux de compagnie qui est un débat qui déchaîne beaucoup les passions.
Dans de nombreux ouvrages on peut lire "le chien est un omnivore qui a toujours partagé sa nourriture avec l'homme". Pourtant le chien est bel et bien un loup (génome identique avec polymorphisme des gènes très important, et pression de sélection artificielle exercée durant des générations.) Le chien est un Canis Lupus auquel on a ajouté familiaris pour ne pas effrayer la ménagère. Mais le loup lui est un chasseur carnivore, un carnassier, un vrai ! Le chien aussi est un carnassier, pourtant on lui fait manger du riz, du maïs...Je n'ai jamais vu un loup chasser un épi de maïs.
La réponse est là: le chien partage depuis toujours sa nourriture avec l'homme, et même s'il n'est pas aujourd'hui un véritable omnivore (un chien mange souvent tout ce qu'on lui donne, tel un aspirateur…mais ce n'est pas spécialement bon pour sa santé à long terme) les menus proposés aux chiens d'aujourd'hui comportent de la viande, mais aussi des féculents, des légumes, des céréales, qu'il n'est pas censé digérer en tant que carnivore (car son intestin est court, adapté à la digestion des tissus animaux). Les chiens qui n'ont pas supporté ce régime sont sans doute morts très vite. Les plus "résistants" à ces régimes, ceux qui avaient les intestins peut être un peu plus long que la "norme", ont su s'adapter plus facilement à ce régime et se sont reproduits (car ils n'avaient sûrement pas le choix du menu à l'époque de la domestication, qui passe forcément par une phase de dépendance alimentaire vis à vis de l'être humain). Le raisonnement est un peu simpliste mais je ne veux pas entrer dans les détails.
Il en est de même pour les animaux herbivores stricts tels les lapins de compagnie par exemple. Ces animaux au transit intestinal particulier, doivent recevoir une part importante de fibres dont des indigestibles pour faire tourner la digestion correctement et peu de glucides. Ainsi les connaisseurs vous diront de donner du foin à volonté à vos lapins, et ils auront raison. Pourtant là aussi de nombreux individus nous font mentir. Des lapins vivent plutôt vieux avec un régime à base de céréales (donc riche en glucide et pauvre en fibres surtout indigestibles). Tout ce qu'il ne faudrait pas. Le fait est que les lapins se reproduisent également vite et bien, et qu'ils sont exploités depuis longtemps en industrie agro alimentaire et nourris avec des granulés complets pour les rendre suffisamment gros pour être consommés de manière la plus rapide. Sans doute la aussi une sélection naturelle s'est exercée sur ces lapins, favorisant les plus résistants au régime "céréale".
Ces exemples (et il y en a encore beaucoup d'autres) ne sont pourtant pas une généralité, et il ne faut donc pas se fier aux exceptions et continuer d'agir en respectant le mode de vie des animaux que l'on décide de prendre sous son aile. Pourtant cela met en évidence une vérité: le mode de vie sauvage et le mode de vie en captivité sont deux choses complètement différentes. D. MARIO l'a bien compris dans son ouvrage Perroquets du Monde au chapitre de l'alimentation.
Si cette petite théorie est avérée, cela signifie donc que la sélection naturelle (à laquelle beaucoup ne croient pas) est une "force" très puissante qui s'exerce même au sein d'un milieu captif et "contrôlé" par l'homme. Florent D.
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