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Notre définition de l'aquariophilie:
L’aquariophilie consiste en la création d’un milieu aquatique artificiel viable pour des espèces elles même aquatiques. Ainsi, le rôle du vendeur aquariophile est de transformer l’envie d’avoir un meuble à poissons, en véritable passion pour l’aquariophilie.
L’aquarium ce n’est pas une simple collection de poissons, et encore moins une simple boule de verre. Des plantes, des poissons, des invertébrés, des micro-organismes, voilà qui compose la partie vivante d’un aquarium. Une eau adaptée, une cuve d’un volume adéquat, une filtration, un éclairage, le cas échéant un chauffage, voila qui représente l’essentiel du matériel technique. Tout ce qui manque à cette recette de l’aquariophilie, c’est un peu de temps.
Comme pour n’importe quel animal, l’aquariophilie va donc demander un investissement spatial, financier, et temporel afin de respecter les trois critères clefs de maintien du vivant : un milieu adapté, hygiénique et enfin un milieu esthétique.
« L’aquarium parfait n’existe pas, car nous ne le sommes pas nous-mêmes »
R. Riehl et H.A. Baensch, dans Atlas de l’aquariophilie.
Quelques notions de base de l'aquariophilie
L’aquariophilie est une passion, pas une science, mais elle demande quelques connaissances basiques sur les différents processus chimiques qui se passent dans un aquarium, afin de mieux comprendre et gérer le fonctionnement de celui-ci.
Les notions de chimie de l’eau portent essentiellement sur la dureté de l’eau, le pH, et le cycle de l’azote.
Dureté de l’eau :
Le terme technique est titre hydrotimétrique. La dureté correspond à la minéralisation de l’eau, principalement par le calcium et le magnésium. Cette valeur change d’une région à l’autre en fonction du parcours de l’eau, des sols qu’elle traverse ou parcourt. Les eaux dites dures, sont très minéralisées, alors que les eaux dites douces, sont plus proches de l’eau pure.
La dureté de l’eau s’exprime dans diverses unités selon que l’on soit en France ou en Allemagne. Cependant, en aquariophilie, il est d’usage de parler en degré allemand, car c’est dans ce pays qu’elle est la plus développée. Ce que l’on appelle GH correspond à la dureté totale de l’eau (qui correspond à la dureté carbonaté + la dureté permanente due aux sulfates de calcium ou de magnésium), et le KH à la dureté carbonaté (la minéralisation en carbonates de calcium, qui disparaît si l’on porte l’eau à ébullition) ; 1° allemand correspond à 1,79° français.
La dureté totale à une incidence sur le fonctionnement cellulaire des poissons. Ces cellules, afin de maintenir leur concentration en sels et en minéraux, mettent en place des évacuations d’eau de manière adaptée au milieu dans lequel les poissons évoluent. Si la dureté de l’eau change brutalement, le fonctionnement des cellules ne sera alors plus adapté au milieu, ce qui entraîne un choc osmotique, et donc un stress important pour tout l’organisme, ouvrant la voie aux diverses affections, voir même provoquant la mort. Il convient donc de réaliser une acclimatation en douceur pour éviter ce type de choc. La mesure de la dureté de l’eau prend alors tout son sens, pour éviter de placer un poisson dans une eau à laquelle il n'est pas adapté. Cette mesure se fait avec des appareils électroniques précis mais coûteux, ou avec des tests colorimétriques qui donnent une indication plus qu'une véritable valeur.
Le pH :
Le pH, ou potentiel hydrogène, permet d’évaluer l’acidité (ou l’alcalinité) de l’eau, en mesurant la concentration en ion H3O+ de l’eau, en sachant que celle-ci correspond à 10-pH. Ainsi plus une eau est riche en ions H3O+, plus elle est acide, et inversement. Les valeurs de pH vont de 0 à 14 et n’ont pas d’unité. Une eau à pH 7 est dite neutre ; une eau à pH>7 est dite alcaline, et une eau à pH<7 est dite acide. Un pH de 6 est dix fois plus acide qu’un pH de 7, et un pH de 5 est 100 fois plus acide qu’un pH de 7.
Le pH et la dureté carbonatée sont intimement liés puisque une eau acide va réagir aux carbonates de calcium. La consommation des ions H3O+ dans la réaction entraîne donc une hausse du pH (une baisse de l'acidité). Ainsi en apportant des carbonates de calcium, on fait monter la dureté carbonaté de son eau, et on peut prévenir les subites chutes de pH dues à plusieurs facteurs (photosynthèse, sol nutritif à base de tourbe ou argileux humique etc.). À l'inverse pour acidifier une eau, on remplace une partie du volume par une eau plus douce (plus acide, de l'eau osmosée par exemple) afin de diluer les minéraux présents dans le bac. On peut également utiliser des tourbes, injecter du CO2, ou utiliser des résines spécifiques.
Le cycle de l’Azote :
L’azote est un élément chimique (un atome) qui entre dans la constitution de composés organiques tels les protéines (formées par les cellules des êtres vivants pour construire l’individu, transporter des messages dans le corps, et le faire fonctionner).
En se dégradant, les protéines (rejets des poissons, restes de nourriture, débris végétaux) engendrent des composés eux même azotés, sous différentes formes, plus ou moins dangereuses pour les poissons.
Ces déchets se dégradent donc d’abord en transformant l'eau en solution d'ammoniaque (et non pas ammoniac qui est un gaz de formule NH3) soit en ions ammonium NH4+ et hydroxydes HO-. Ce dernier est très soluble dans l’eau, mais invisible (incolore), il est également très toxique pour les poissons.
L’ammonium va elle-même être dégradée à l’aide d’oxygène par des bactéries aérobies du genre Nitrosomonas en nitrites (de formule NO2-) toujours invisibles, mais moins toxiques que la solution d’ammoniaque. Cette oxydation s’appelle la nitrosation.
Les nitrites vont subir une nouvelle transformation intitulée la nitratation. D’autres bactéries des genres Nitrobacter et Nitrospira vont oxyder les nitrites en nitrates (NO3-). Ces deux réaction s'appellent la nitrification.
Les nitrates sont beaucoup moins toxiques que les nitrites et l’ammoniaque, et ils peuvent être tolérés par les poissons à des concentrations plus élevées que pour les deux formes précédentes. Cependant à des taux élevés (qui changent selon la tolérance des espèces d’animaux) leur toxicité est bien réelle. Afin d’éliminer ces nitrates, il convient de procéder à des changements partiels et réguliers de l’eau de l’aquarium (en fonction du volume de celui-ci).
Durant ce cycle, les plantes vivantes vont également recycler une partie des nitrates pour leur croissance, ainsi que des ions ammonium.
Dans la couche du sol qui est exempte d'oxygène, il peut se dérouler une réaction grâce à des bactéries anaérobies: la dénitrification, qui consiste en une réduction des nitrates en azote gazeux (N2).
Dans les bacs qui manquent d'oxygène, les nitrates peuvent être réduits en nitrites, puis en ammoniaque selon les procédés inverses (dénitrification).
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